Edition collector limitée

Réalisé par Robert Altman (1977), avec Sissy Spacek, Shelley Duvall, Janice Rule

Pinky, une jeune Texane de 18 ans, est engagée dans un sanatorium du désert californien. Elle y rencontre Millie, modèle de féminité en perpétuelle quête de perfection et de reconnaissance sociale, qui lui enseigne les ficelles du métier d’aide-soignante, l’invite à emménager dans son appartement et lui présente Willie, une mystérieuse artiste peintre. Fascination, répulsion, emprise, usurpation… De leur singularité va se tisser un lien vénéneux… Ces trois femmes en surface si différentes pourraient bien se rapprocher jusqu’à la folie...

Assurément le chefs-d'œuvre d’un immense artiste

M*A*S*H, The Player, Short Cuts… Maître de la chronique acide et désenchantée, Robert Altman croquait avec brio les travers de l’Amérique. En 1977, il s’éloignait du film choral et dévoilait une autre facette passionnante de son talent. À l’image des inquiétantes fresques qui peuplent l’univers de Trois femmes, Altman créait toute une mythologie autour d’identités mouvantes conçues comme des archétypes féminins. Sissy Spacek (Carrie), l’adolescente virginale et déroutante, Shelley Duvall (Shining) – Prix d’interprétation à Cannes –, l’obsédée des apparences laissant émerger le tyran qui sommeille en elle, et Janice Rule (The Swimmer), matrice de l’intrigue et observatrice énigmatique des jeux de manipulation et du chaos à venir… Si cette atmosphère est si irréelle, c’est parce que son réalisateur l’avait pensée ainsi : « Je peignais le visage de trois femmes et une nuit, j'ai rêvé que je faisais cette peinture dans le désert, que je faisais ce film. ». Imprégnée du Persona d’Ingmar Bergman et annonciatrice du Mulholland Drive de David Lynch, cette expérience sensorielle flirte avec le fantastique et nous plonge dans le séduisant et ô combien trompeur rêve californien. Un songe en eaux troubles à la beauté psychédélique.